Le sanctuaire d’Isé

La renaissance répétée

Le sanctuaire d’Isé, le plus vénérable des sanctuaires shinto du Japon, a connu à l’automne 2013 sa 62ième reconstruction sur la base du premier modèle bâti au VIIe siècle. En effet, ce sanctuaire est reconstruit tous les 20 ans selon les mêmes plans en utilisant les mêmes matériaux et savoir-faire traditionnels, l’ancien modèle est démonté, le bois ainsi récupéré est envoyé dans tout le pays pour renforcer des édifices religieux. Pour notre culture occidentale attachée aux pierres et à l’ancienneté des bâtiments, ce principe de reconstruction cyclique est déconcertant et questionne notre représentation du patrimoine matériel et du sens du sacré. On l’a récemment vérifié avec la vive émotion qu’a suscitée l’incendie accidentel de Notre-Dame de Paris.

Au Japon, la notion de patrimoine immatériel et de patrimoine vivant est très répandue dans toutes les activités artistiques et artisanales de l’archipel. Ce qui est important ce n’est pas l’objet conservé mais le savoir-faire transmis de génération en génération nécessaire pour façonner un objet. Ces savoirs sont détenus par des personnes désignées comme « trésor national vivant » en tant que conservateurs de biens culturels immatériels de grande valeur dans l’histoire et dans l’identité du Japon.

Réactivation, vitalité renouvelée ou renaissance ?

Questions étincelles !

• Et vous, qu’aimeriez-vous réactiver dans votre vie, remettre à neuf ? Avec quelles nouvelles intentions ?
• Quel est votre ‘patrimoine immatériel vivant’ sur lequel le temps n’a pas de prise ? (un savoir-faire, un talent, une qualité, un goût)

Source : exposition Fukami 2018 à l’hôtel Salomon de Rotschild, Paris