Le Raku-yaki
L’art du défaut ou la joie du hasard
La céramique japonaise a encore des enseignements à nous dispenser.
Selon la tradition, le Raku-yaki, cette technique de fabrication en cuisson rapide fut développée dans les ateliers de Kyoto dans la seconde moitié du xvie siècle, destinée à la fabrication de bols et suscitée par la mode de la cérémonie du thé. La particularité de cette technique dans l’art du feu est de faire subir un choc thermique à l’objet à l’ouverture du four, ce qui va provoquer des craquelures sur le matériau. Le céramiste va ensuite appliquer des éléments combustibles souvent végétaux puis à la sortie de la deuxième cuisson à température tempérée, le bol est immergé dans l’eau, permettant ainsi la fixation des couleurs. Le résultat est donc une surprise et une œuvre unique à chaque fois.
Le Raku peut signifier « joie dans le hasard » et met à l’honneur les qualités de simplicité, de naturel et d’inattendu au cœur de l’objet en céramique. Ce qui est apprécié par le céramiste c’est la spontanéité, la légèreté et la joie exprimée à travers la fabrication « accidentelle » de l’objet.
Quelle est la sagesse derrière cet art du défaut ?
Peut-on perfectionner un savoir-faire complexe tout en sachant lâcher prise sur le résultat inattendu et unique à chaque fois ?
Peut-on cultiver les qualités de spontanéité, de légèreté et de joie dans son propre travail en harmonie tendue ou en tension harmonieuse avec la concentration, la rigueur, la maîtrise du processus et de l’environnement ?
C’est le juste équilibre à trouver entre d’un côté, savoir-faire, rigueur, maîtrise et de l’autre, lâcher prise, ouverture et accueil.
Questions étincelles !
- Et vous, quels sont les domaines dans lesquels vous maîtrisez un savoir-faire (dans la sphère professionnelle ou personnelle) ? Quel est votre niveau d’attente dans ce domaine ?
- Que pouvez-vous lâcher pour rester dans la joie pure de l’action sans être pollué.e par des attentes ou des pensées limitantes (du type « je dois … », « je ne dois pas … » « il faut que … » « il ne faut pas que… »)